L'expulsion de la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa suspendue, l'État va faire appel

par M.G avec AFP
Publié le 20 octobre 2023 à 21h53

Source : Sujet TF1 Info

Le tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi l'arrêté d'expulsion visant Mariam Abou Daqqa, une militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), arrivée légalement en France fin septembre pour y tenir des conférences.
Dans un climat délétère, avec le conflit entre le Hamas et Israël, le ministère de l'Intérieur a indiqué que l'État ferait appel de cette décision.

Bras de fer judiciaire à venir. Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi l'arrêté d'expulsion visant Mariam Abou Daqqa. Arrivée légalement en France fin septembre pour y tenir des conférences, la militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) se trouve dans le viseur de l'exécutif depuis l'attaque déclenchée par le Hamas sur Israël. Or, en décidant de son expulsion, "le ministre de l'Intérieur a porté une atteinte grave et manifestement illégale à sa liberté d'expression et à sa liberté d'aller et venir", estime l'instance, dans son ordonnance dont l'AFP a eu connaissance. 

Une décision excessive et "pas adaptée"

Par ailleurs, la principale intéressée n'a "pas appelé à soutenir le Hamas ni tenu de propos antisémites ni commis d'agissements de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence contre un groupe de personnes en raison de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion". Par conséquent, son expulsion, ordonnée en urgence absolue, n'est "ni nécessaire, ni adaptée ni proportionnée à la nature des troubles à l’ordre public que sa présence est susceptible d’entraîner", juge l'instance administrative. 

Dans l'attente de son départ du territoire, la membre du FPLP, une organisation de gauche radicale qualifiée de "terroriste" par Israël et l'Union européenne, a été assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône (sud-est), jusqu'à la fin novembre. "Je suis extrêmement satisfaite de cette décision, qui constitue un camouflet pour le gouvernement qui a cherché à utiliser une mesure de police des étrangers pour contraindre une parole critique", réagit son avocate, Julie Gonidec. "C'est une vraie victoire contre la criminalisation de tout soutien au peuple palestinien à laquelle nous assistons depuis quelques jours", ajoute-t-elle. 

Mais l'exécutif ne compte pas en rester là. "L'État va faire appel" de cette décision, a ainsi indiqué Beauvau, sans autre commentaire. Le dossier de Mariam Abou Daqqa sera donc examiné par un nouveau juge dans les jours à venir. 


M.G avec AFP

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