Mahjoub Mahjoubi, imam de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze (Gard) a été expulsé vers la Tunisie ce jeudi, a indiqué Gérald Darmanin.Dans une vidéo, ce religieux qualifiait notamment le drapeau français de "drapeau satanique".Il avait été placé en garde à vue plus tôt dans la journée en vue de son expulsion.
Son expulsion n'a pas tardé. L'imam Mahjoub Mahjoubi, visé par une enquête pour apologie du terrorisme et des prêches radicaux, été renvoyé jeudi soir vers la Tunisie, "moins de 12 heures après son interpellation" à Bagnols-sur-Cèze (Gard), a annoncé Gérald Darmanin. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur avait déjà annoncé que le religieux avait été placé en garde à vue après son arrestation.
L'imam est arrivé en Tunisie à 1 heure du matin. "Il est dans un état de tristesse très profonde d'avoir dû quitter sa famille, ses enfants mineurs, son épouse", a fait valoir son avocat auprès de TF1/LCI ce vendredi matin. "Il est dans un état de sidération, de stupeur, et il a repris un esprit combattif et entendant faire prévaloir ses droits pour continuer à vivre dans ce pays qu'il aime tant."
Il désignait dans ses prêches "le peuple juif comme un ennemi"
Mahjoub Mahjoubi s'était fait connaître il y a quelques jours à cause d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux. Dans celle-ci, il qualifiait le "drapeau tricolore" – sans préciser s'il s'agissait du drapeau français – de "drapeau satanique" qui n'aurait "aucune valeur auprès d'Allah". L'imam, responsable de la mosquée de Bagnols, s'était défendu lundi en évoquant un "lapsus". Il avait expliqué dénoncer en réalité les rivalités entre supporters des pays du Maghreb lors de la récente Coupe d'Afrique des Nations de football.
Mais les prêches radicaux du religieux étaient aussi dans le collimateur des autorités. Lors de ceux-ci, Mahjoub Mahjoubi "a véhiculé une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l'islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs de la République, la discrimination à l'égard des femmes, le repli identitaire, les tensions avec la communauté juive et la radicalisation djihadiste", mentionnait l'arrêté ministériel d'expulsion dont il faisait l'objet. Selon ce dernier, l'imam désignait devant ses fidèles "le peuple juif comme un ennemi".
Dans son tweet, Gérald Darmanin s'est réjoui de la rapidité de cette procédure d'expulsion. "C'est la démonstration que la loi immigration, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n'aurait pas été possible, rend la France plus forte, a-t-il ainsi indiqué. Nous ne laisserons rien passer." L'avocat de Mahjoub Mahjoubi compte contester cette décision d'expulsion auprès de la justice.